Nous entrons aujourd’hui dans le mois de Adar.
Le chabat qui le précède (hier) est appelé chabat shekalim car on y annonce la nécessité pour les Juifs, à l’époque du Beth Hamikdash, d’apporter au temple de Jérusalem le « maHatsit hashekel ». Cette pièce de monnaie servait d’une part à dénombrer les bné Israël (afin de ne pas compter les personnes mais les pièces) et surtout servait au « bedek habayith », c’est-à-dire à l’entretien du Beth Hamikdash. Comme tout bâtiment, le temple avait besoin de soins.
Pourquoi évoque-t-on cette mitsva avant le mois de adar ?
La réponse des HaHamim (sages) est extrêmement intéressante : par rapport à Pourim et à Aman arasha. Tout le monde connait l’histoire de la méguila. Lorsque Aman l’antisémite a voulu s’arroger tous les pouvoirs pour que le roi le laisse en paix, il a fait un énorme don en sicle d’argent justement à la caisse du trésor royal en demandant au roi de le laisser s’occuper lui-même des Juifs. Le roi y a consenti. Et l’on connait la suite.
Mais ici, nos maitres disent : “Aman, tu peux toujours donner des sicles d’argent, Israël t’a déjà précédé en donnant des sicles de shekalim”. En d’autres termes, nous n’avons pas peur de ta avera (faute) car nous, nous avons déjà fait la mitsva.
Quel est ici le problème de fond ? Est-ce qu’il nous faut craindre l’investissement de nos ennemis contre nous pour devoir les neutraliser ? A moins qu’il n’y ait une autre raison ?
Peut-être devrions nous effectivement nous dire, que Hachem – qui est la justice même – voit dans le don ou l’investissement de nos ennemis un effort, même dans le mal qu’ils sont prêts à faire pour nous détruire.
Actualisons cela : des terroristes ou des ennemis d’Israël, par exemple, qui passeraient des nuits entières à échafauder des plans pour attaquer le peuple d’Israël. Des sommes énormes sont investies par nos ennemis dans l’armement, dans l’équipement pour nous faire du mal. Non pas que Hachem écoute cela mais garde cet investissement et Il demande à ce que les enfants d’Israël soient capables d’investir la même somme, la même énergie, la même détermination pour la mitsva, pour le bien.
Dans la mesure où nous sommes capable, par exemple, de passer des nuits d’étude – comme pour Hoshana Rabba, Shavouot, etc – réveillés à étudier la Torah, nous « neutralisons » les nuits de veille de nos ennemies car nous démontrons que nous sommes capables de faire la même chose pour le bien. Quand eux investissent de l’argent pour le mal, nous contribuons par notre générosité au bien social et spirituel de notre peuple, nous neutralisons leurs actions.
C’est donc en fait une sorte de défi qui nous est lancé et qu’il nous convient de relever, car comme disait Abraham : ils peuvent toujours se lever tôt, nous avons déjà commencé à nous réveiller.
C’est-à-dire que l’on doit servir Hachem avec la même énergie que nos ennemis mettent ou investissent dans le mal. Ainsi la protection de Hachem nous est accordée et nous-mêmes, nous nous sentons plus forts et capables de résister à leurs éventuelles attaques.
Roch Hodech MevoraH !