Après avoir expliqué la semaine dernière les détails de la construction du Michkan (Tabernacle) qui accompagnera les enfants d’Israël dans le désert pendant 40 ans, la Torah nous décrit à présent les vêtements des Cohanim.
Ce qui impressionne d’emblée à la lecture de cette Paracha c’est la magnificence des costumes et l’harmonie des couleurs que nous propose la Torah. Généralement, le vêtement est, pour l’homme ou pour la femme, objet de charme et d’orgueil. Souvent, il est l’occasion pour les êtres humains de mettre en avant leur statut social et leurs goûts esthétiques. Ici, la leçon qui nous est fournie au travers des vêtements du Cohen Gadol est d’ordre moral.
Elle vient nous indiquer que le Grand Prêtre avait la lourde mission d’indiquer au peuple le « Beau » sans trahir le « Vrai ».
Savoir conjuguer les deux n’est, d’ordinaire, pas une tâche facile… mais la Torah nous demande de rendre ces deux dimensions complémentaires.
Je voudrais donner un exemple de cette harmonie qui résidait au sein du Michkan à travers la personne du Grand Prêtre : durant son « travail » dans le Michkan puis, par la suite, dans le Temple de Jérusalem, le Cohen Gadol portait sur son pectoral le célèbre ‘Hochen suspendu à son cou par des chaînettes d’or et sur lequel étaient incrustées douze pierres précieuses différentes. Sur chaque pierre étaient gravés les noms de chacune des douze tribus d’Israël. À chaque fois que le Cohen Gadol ressentait le besoin d’interroger Hachem, il le faisait par le biais de ce « ‘Hochen Michpat », qui lui indiquait une réponse claire et précise. Cela explique donc pourquoi ce « bijou » très particulier portait le nom de « Ourim Vétoumim » : il apportait des réponses « claires et précises ».
Le Cohen Gadol portait en outre, sur son front, un bandeau en or appelé en hébreu le « Tsits » sur lequel deux mots étaient inscrits, « Kodech L’Hachem » (Sanctifié à l’Éternel). Cette couronne qu’il devait conserver en permanence durant son service, incarne à mon humble avis la sublime fonction du Cohen Gadol, la plus noble qui soit : être entièrement consacré à son Créateur.
Ce Tsits représente la perfection du genre humain… être fidèle à son Créateur dans tous les domaines, que ce soit dans les prescriptions hala’hiques des Sacrifices (Korbanot) ou dans le moindre des gestes et des pensées.
La Torah n’est pas un idéal abstrait hors de portée de l’homme mais au contraire elle est là pour le guider, pour l’inspirer et pour lui indiquer le chemin le plus sûr afin de parvenir à l’idéal que la Torah a fixé à l’homme, celui de la véritable sainteté.
Chabat chalom.