Nous abordons, dans la paracha de la semaine, les passages relatifs à la construction du Mishkan. Ce temple portatif du désert servira de plan au «Beth Hamikdash» (Temple de Jérusalem), qui sera construit des siècles plus tard par le Roi Salomon.
On peut s’étonner, comme l’a fait Moché, que D.ieu demande à son peuple de lui bâtir une maison… Le prophète Isaïe a d’ailleurs dit : « La terre entière est à toi ; à quoi bon te construire une maison ? ». Cette « maison de D.ieu » était surtout un symbole pour l’homme qui venait s’y prosterner. Il avait sous les yeux, dans un espace restreint, un véritable microcosme, un monde en miniature, dans lequel il pouvait se saisir instantanément des grands défis de ce monde.
Prenons un exemple : le Cohen qui pénétrait dans le éHal (le sanctuaire, littéralement « le palais ») trouvait, en allant vers le saint des saints, la Menorah à sa gauche et le ShoulHan – la table – à sa droite. Ces deux kélim, instruments, étaient précisément l’un en face de l’autre afin que l’homme puisse passer entre les deux et réaliser la tension existante entre la Menorah (qui représente la lumière, la dimension spirituelle) et le ShoulHan (la matière).
Réussir à avancer vers Hachem consiste à trouver un équilibre entre les deux : à résoudre ces deux données qui ne sont pas incompatibles mais, au contraire, nécessairement compatibles.
L’homme qui réussit dans ce monde est celui qui ne néglige pas le spirituel et qui, pour cela, franchit l’obstacle du matériel. Ignorer la matière, faire comme si elle n’existait pas, n’est certainement pas ce que Achem attend de l’homme. A l’inverse, il est inconcevable qu’elle étouffe l’homme en constituant sa seule occupation.
Réussir à intégrer la matière comme la base d’une attention spirituelle, c’est le pari qui est proposé au peuple d’Israël.
Ainsi le jour du chabat, qui est un jour consacré à D.ieu, que l’on appelle « chabat kodesh » (le saint chabat), n’est pas uniquement un jour d’étude et de prières. Il est aussi ce jour où le corps s’épanouit, se réjouit. Ce bonheur là, que le corps à besoin de ressentir, permet à l’âme de s’élever et de s’épanouir.
C’est un chemin qui n’est pas évident mais quelle beauté, quelle grandeur, que réussit à expérimenter un homme en cherchant à ressembler à Achem.
Même détruit matériellement, le Mishkan constitue toujours l’exemple, la référence, pour les Hommes de toutes les générations. Voila pourquoi nous n’avons jamais cessé d’en étudier les plans, la disposition, le fonctionnement.
De surcroit, les prophètes l’ont promis, la destruction du Beth Hamikdash n’est qu’une parenthèse. Il est appelé le «bâtiment éternel», il reviendra donc un jour. Ce jour, nous pouvons l’activer par la prière, par notre soumission sincère à D.ieu… Et lorsque ce Beth Hamikdash sera reconstruit, alors les nations du monde viendront toutes à Jérusalem, non pour le détruire mais pour se prosterner devant l’Eternel. A ce moment là le peuple d’Israël aura accomplit la mission que D.ieu lui avait assigné : être une lumière pour les nations du monde.
Chabat Chalom.
Ce cours est dédié à la réfoua chelema de Yaffa SmiHa bat Aline
veHol Holé amo Israel amen