Avant-propos (suite)
Avec l’aide de l’Eternel, Lui qui procure la sagesse, j’ai donc pris sur moi de rédiger ce livre dans lequel j’ai rassemblé toutes les lois de la calomnie et de la médisance, telles qu’on les trouve dans un grand nombre de passages dispersés à travers tout le Talmud et chez les décisionnaires, en particulier chez le Rambam, le Smag, et le « Chaaré téchouva » du Rabbénou Yona, eux qui ont éclairé nos yeux sur leur signification. J’ai par ailleurs recueilli un certain nombre de règles énoncées dans les responsa du Maharik et dans d’autres sources abordant ce sujet.
Cet ouvrage, je l’ai divisé en deux parties distinctes : premièrement les lois traitant de lachon haRa et deuxièmement les lois concernant le colportage (rékhilout). J’y ai par ailleurs ajouté une troisième partie où sont répertoriés tous les passages de la Guémara, des Midrachim et du Zohar haKadoch grâce auxquels on prendra connaissance de l’immense mérite qui attend, dans ce monde-ci et dans le futur, celui qui se préserve de cette faute, et inversement du terrible châtiment qui attend celui qui transgresse cet interdit. Puis, j’ai classé toutes ces lois en plusieurs sections et en sous-chapitres afin que le lecteur puisse les parcourir avec le maximum de facilité. Et enfin, j’ai illustré chacune de ces sections avec des exemples concrets afin que le lecteur puisse se représenter de quelle manière il doit se garder concrètement de cette transgression.
J’ai donné à cet ouvrage le nom de « ‘Hafets ‘Haïm » en référence au verset des Psaumes (31, 13) : « Mi haIch ha’Hafets ‘Haïm… Quel est homme qui désire la vie ». Et, afin de rendre sa lecture plus aisée, j’ai composé ce livre sous la forme de deux écrits distincts : la partie exposant la synthèse de ces lois, je l’ai intitulée : « Mékor ha’Haïm – la source de la vie » conformément au verset qui enseigne : « Et l’homme sera néfech ‘haya – une âme vivante » (Béréchit 2, 7), et que Onkélos a traduit de cette manière : « Et l’homme sera roua’h mémaléla – un souffle de parole ». Car, la parole de l’homme tire sa source de la puissance de l’âme vivante qui est en lui. Quant au commentaire qui accompagne cette première partie, je l’ai nommé « Béér maïm ‘haïm – le puits d’eau vive », car il est le puits duquel j’ai puisé le « Mékor ha’Haïm », l’essence de ces lois.
Et sache mon frère, toi qui me lis, que pour chacune des lois exposées dans la partie principale, même celle qui te semble la plus élémentaire, j’ai cité dans le « Béér maïm ‘haïm » la source d’où elle est tirée, afin qu’il soit clair aux yeux de tous que cet ouvrage ne relève en rien d’une piété exagérée et qu’il est strictement conforme à ce que la loi exige.
Rappel : Nous avons traduit l’expression « lachon haRa » par le mot « médisance », à savoir : le tenir des propos négatifs mais vrais à l’égard de son prochain ; et le terme de « rékhilout », par le mot « colportage ».