Nous voici au coeur de la fête de ‘Hanouka, l’occasion pour nous de faire une mise au point importante. Pour beaucoup, ‘Hanouka symbolise avant tout la victoire militaire des Hasmonéens sur l’empire grec et l’héroïsme des Maccabim dans leur combat contre les occupants de la Terre d’Israël à cette époque.
Il faut bien sûr célébrer cet héroïsme mais en comprenant que l’essentiel n’est pas dans là.
Outre la victoire durement acquise contre des armées aguerries et puissantes – ce qui consitue déjà en soi un miracle – ‘Hanouka rappelle avant tout celui de la fiole d’huile pure retrouvée dans l’enceinte du Temple et qui, contre toute attente, brûla pendant 8 jours alors qu’elle aurait dû naturellement ne tenir qu’un seul jour.
Il s’agit bien d’un événement miraculeux, que nous commémorons au travers de l’allumage quotidien de la ‘Hanoukia. Ce qui nous permet de nous pencher sur la signification profonde du miracle dans la tradition juive. Pour nous Juifs, le miracle n’est pas un forcément phénomène surnaturel, cela peut aussi être un phénomène naturel intervenant précisément au moment nécessaire.
Un exemple : lorsque nous évoquons dans la Torah le passage de la mer Rouge à pieds secs par les enfants d’Israël sortis d’Égypte, certains savants indiquent qu’au même moment s’est produit un tremblement de terre sous-marin qui provoqua un mini raz de marée… et la mer se sépara. Nous ne sommes pas opposés à une telle interprétation mais le miracle de la mer Rouge demeure, car ce phénomène « naturel » s’est produit à la seconde précise où les enfants d’Israël en avaient besoin
Il en est de même avec l’histoire de ‘Hanouka. Les Hasmonéens ont lutté contre les Grecs mais en comprenant que l’essentiel était de réhabiliter le Temple de Jérusalem et de restaurer sa sainteté qui avait été profané. C’est ainsi qu’ils donnèrent à ‘Hanouka toute sa dimension éternelle. Si les actes d’héroïsme peuvent parfois sombrer dans l’oubli, les miracles, eux, ébranlent la conscience du peuple juif qui les transmet de génération en génération.
Il est ainsi particulièrement impressionnant de constater que plus de 2 000 ans après ce miracle de la fiole d’huile, le Am Israël continue à célébrer cette fête de ‘Hanouka et les maisons juives s’illuminent des bougies de ‘Hanouka qui, avec leur fragilité, expriment la Puissance Divine.
Voilà certainement l’enseignement majeur de ‘Hanouka, un enseignement qui nous permet de réaliser que c’est dans les choses apparemment sans importance que se manifeste la sollicitude divine à notre égard. Il en a été ainsi tout au long de notre histoire et cela continue à se produire à notre époque.
En effet, tous les événements qui se produisent actuellement en Israël et que nous suivons avec attention sont des manifestations de cette même Providence Divine, cette même Ché’hina qui nous fait un clin d’œil et nous dit :
« Continuez, Je suis là ».
Chabat chalom et ‘Hanouka Saméa’h !