Notre réflexion hebdomadaire portera cette semaine sur un thème bien connu du grand public : les animaux Cacher.
Les bêtes terrestres autorisées doivent être des mammifères ruminants avec le sabot fendu et les poissons doivent avoir également deux signes, des écailles et des nageoires. Les oiseaux n’ont pas de signe distinctif mais la Thora établit une liste de ceux qui sont interdits, qui semblent tous être des rapaces qui capturent leurs proies en vol.
Le Maharal de Prague indique que la Torah a donné la liste des quatre animaux qui ne présentent qu’un seul des deux signes (le chameau, le lièvre, la « gerboise » et le porc) pour établir un parallèle avec les civilisations qui, dans la tradition orale, sont appelées les Quatre royautés : Babel – la Babylonie, Paras – la Perse, Yavan – la Grèce et Edom – la civilisation de Rome (l’occident contemporain).
La dernière civilisation (Edom-Rome) est comparée au porc car, selon le midrash, c’est cette civilisation qui sera contemporaine du retour du peuple d’Israël sur sa terre et vers la Torah. Choses que nous constatons bien sûr aujourd’hui… D’ailleurs le mot « Hazir » (porc) vient de la même racine que le mot « Hazar », revenir.
Le Maharal ajoute une idée très intéressante :
Les signes de cacherout nous révèlent de grands enseignements. Les sabots (qui ont trait à la démarche de l’animal) et l’appareil digestif (qui consiste à ruminer) incarnent les deux grandes civilisations du monde : l’occident et l’orient. L’occident représente les pates de l’animal et l’orient son estomac.
Ainsi l’orient, tel l’estomac qui rumine, est une civilisation toujours tournée vers son passé. Son slogan pourrait être : « C’était mieux avant »… En d’autres termes, l’orient parle toujours de son passé prestigieux. Pour les Juifs d’Afrique du nord qui nous lisent, l’expression « ya Hasserra » marque bien cette nostalgie du passé.
L’occident, lui, est le lieu de toutes les révolutions qui se projettent toujours dans le futur, leur slogan étant : « Demain, ce sera bien ».
Entre un orient nostalgique et un occident révolutionnaire, la Torah n’a pas choisi. Elle estime que le vrai temps de l’action de l’homme, c’est le présent. En d’autres termes : être Juif, vivre la Torah, c’est se souvenir de notre passé prestigieux et préparer notre avenir glorieux.
C’est entre ces deux temps que se situe la vie d’un Juif… Cette leçon en rapport avec les animaux m’a paru suffisamment intéressante pour la partager avec vous.
Chabat Chalom