La lecture de la Torah nous a raconté les circonstances dans lesquelles le patriarche Yaacov a changé de nom. Il s’appelle enfin Israël.
La veille de sa rencontre avec son frère Esaü, il a un pressentiment, se réveille dans la nuit, fait passer toute sa famille de l’autre coté de la rivière et reste tout seul dans un champ.
A ce moment là, un individu non identifié l’attaque.
Selon les sages, il s’agit de l’ange de Esaü – en français nous dirions son génie – qui va se battre avec lui pour tenter de le vaincre mais sans succès.
La lutte durera toute la nuit. Au moment de l’aurore, l’agresseur demande à Yaacov de le lâcher. Yaacov lui dit : ” Je ne le ferais que si tu reconnais que la bénédiction que mon père m’a accordé était bien fondée”.
L’ange lui répond : « D’accord. Tu ne t’appelleras plus Yaacov mais Israël, car tu as lutté contre un ange et avec D.ieu et tu as gagné. »
Yaacov sort donc vainqueur mais, au levé du jour, il s’aperçoit qu’il boitait car il avait reçu un coup à la hanche. De là l’interdiction de consommer le nerf sciatique, pour toutes les générations.
La leçon, selon le Zohar, est d’un ordre différent. Il ne s’agit pas seulement d’une blessure ou d’un traumatisme quelconque mais d’un déficit que Yaacov connaîtra pendant toute l’histoire et qui se trouve à la hauteur de la hanche : l’endroit des parties génitales.
Le Zohar dit en effet que l’ange a juste gagné sur une chose non négligeable : Yaacov sera atteint dans sa descendance. A chaque génération, il y aura malheureusement une partie du peuple juif qui quittera ce peuple, qui s’assimilera et perdra donc son identité. Mais même exilée, Israël restera toujours Israël !
La leçon que je voudrais en tirer est que l’identité juive ne s’acquière pas facilement, qu’elle est un combat permanent. Le vrai danger n’est pas tant de gagner le combat mais de garder ses enfants près de soi. Pour le peuple juif, le défi a toujours été d’être capable de transmettre à la nouvelle génération les valeurs qu’elle a reçues de ses parents.
Cette transmission définit l’identité même du peuple d’Israël et ce fut à toutes les époques son vrai combat.
On voit que monde a du mal à reconnaitre Israël en tant qu’état et a toujours eu du mal à nous reconnaitre en tant qu’individus. On veut bien parler des juifs mais on a du mal à les percevoir et à en parler en termes de collectivité.
Ce fut là une constante de l’Histoire.
Yaacov va nous inspirer… Dans les ténèbres de l’histoire, jusqu’à nos jours, notre allié permanent et puissant n’est pas moins que l’Eternel. C’est Lui qui nous protège, c’est Lui qui nous permet de rester qui nous-sommes.
A nous de faire notre maximum et de savoir que l’issu du combat ne dépendra que de Lui.
Chabat chalom