Il est toujours étonnant de constater que la destruction des deux Temples de Jérusalem, qui s’est pourtant produite avec quelque 600 ans d’écart, est intervenue à la même date dans notre calendrier hébraïque : le 9 Av.
Mais il est encore plus impressionnant de remarquer qu’à cette date précise, ou dans sa proximité, de nombreux malheurs ont frappé notre peuple au cours de son histoire : les expulsions, au Moyen Âge des Juifs d’Espagne, d’Allemagne et même de France. Et plus proche de nous, en France, la terrible rafle du Vel’ d’Hiv qui s’est produite le 16 juillet 1942 qui correspondait en date hébraïque au 2 Av 5702.
S’agit-il là d’une fatalité ? Devrions-nous croire en l’horoscope ? À ce sujet, il est bon de rappeler la conclusion de la Guemara de Chabbat (page 156) qui affirme : « Ein Mazal Lé Israël » (L’influence des astres n’a pas d’effet sur le peuple d’Israël). On en déduit que nos sages ne nient pas que les astres puissent avoir une influence sur le Monde ici-bas, mais ils soulignent qu’Israël n’est pas sous cette influence. Pourquoi ? Parce qu’Israël se situe au-dessus des astres. Car lorsqu’un Juif croyant s’en remet à l’Éternel, il ne dépendra que de Lui, Créateur de l’Univers qui gère les astres.
Pourquoi donc semble-t-il y avoir un acharnement sur cette période là ?
Pour répondre à cette question, il convient de rappeler l’épisode des explorateurs envoyés par Mohé Rabbénou visiter la Terre d’Israël et qui de retour dans le campement ont fait un rapport effrayant et désastreux de ce qui les attendait en pénétrant sur la Terre promise par D.ieu. Démoralisé par cette description dramatique, le peuple s’est mis à pleurer et a lancé : «Jamais nous n’arriverons à entrer dans cette Terre».
Le commentaire du Talmud est éloquent : D.ieu dit à son peuple : « Puisque vous avez pleuré pour rien, vous pleurerez dans le futur, ce jour-là pour quelque chose ». Et ce jour-là était le 9 Av. Ce n’était pas une malédiction, mais une prédiction.
Nous sommes témoins ici d’un grand théorème de la vie : notre avenir qu’il soit individuel ou collectif, se prépare en fonction de notre manière d’accepter les évènements. Celui qui, dans sa vie, est en permanence heureux, s’évite mille maux.
Un exemple : Rabbénou Yona de Guérone, un sage espagnol du début du Moyen Âge nous enseigne, dans son commentaire sur le Livre des Prophètes (chap.17, 22) que la joie du cœur est un facteur fondamental pour la guérison. Ce que certains psychologues modernes découvrent aujourd’hui a donc déjà été énoncé, il ya bien longtemps par nos sages.
À l’inverse, nous voyons que lorsque Israël a pleuré, ce désarroi a été tellement négatif qu’il a eu une conséquence néfaste sur notre peuple, tout au long de l’Histoire.
Cela doit nous servir de leçon et nous apprendre à toujours «positiver».Quoi qu’il advienne, nous ne devons pas nous laisser abattre par telle ou telle difficulté, contrariété, peine ou même par tel échec. Car la peine entraîne la peine et l’échec appelle l’échec. Au contraire, la joie suscite la joie. Elle permet à l’homme de parvenir plus facilement à ses objectifs avec la présence et la proximité d’Hachem. Comme nous l’enseignent nos sages : « La Présence divine ne réside que dans la joie ».
CHABAT CHALOM OUMEVORAKH