Cette semaine la paracha se nomme PinHas et nous compte la succession de Moché Rabbénou. Il vient en effet de recevoir d’Achem l’interdiction d’entrer en Israel… Au lieu de se lamenter et de se préoccuper de ses affaires, il commence par demander à D.ieu de lui indiquer un successeur. La manière dont il le fait mérite notre attention. Il demande à Achem de lui désigner un homme qui marche devant l’assemblée, qui sorte devant eux, qu’il les fasse venir et sortir. En d’autres termes, le chef d’Israel doit être quelqu’un qui marche d’abord devant le peuple, qui donne l’exemple, qui n’est pas (comme le souligne Rachi) tel ces généraux qui restent dans l’Etat Major en envoyant les troupes combattrent… Le chef Juif est celui qui marche en première ligne et qui entraîne avec lui ses troupes. Cela n’est pas vrai uniquement sur le plan militaire mais dans tous les domaines de la vie, notamment dans le leadership communautaire. Ensuite il doit les ‘faire venir’, les encourager à le suivre. Il doit être à la fois exemplaire et entraînant. Il ne peut pas se contenter de donner l’exemple mais doit encourager ses élèves, sa communauté ou ses soldats à le suivre. Cette double mission est celle que, de tous temps, nos sages et nos chefs ont suivie. La Thora veut nous indiquer que celui qui agit ainsi agit à l’exemple d’Achem. En effet, trop souvent, le leadership politique dans le monde est loin d’être exemplaire (« faites ce que je dit, ne faites pas ce que je fais »). Il importe peu aux politiques qu’on les suive ou pas, une seule chose compte d’abord : leur popularité et donc leur réélection. En d’autres termes, des intérêts purement personnels. Les chefs désintéressés sont très rares dans le monde entier (y compris en Israel d’ailleurs) si bien que la Thora veut ici nous donner un exemple, une manière d’être et une leçon à suivre pour toutes les générations. C’est ce que dira D.ieu à Moché : « Choisis Josué, un homme qui a un souffle ». Rachi commente : qui a la force de s’opposer à chacun et la force de supporter chacun. Voilà la double mission du chef. Il n’est pas autoritaire, c’est quelqu’un qui doit humblement supporter chacun et qui doit avoir la fermeté nécessaire de s’opposer à chacun. En d’autres termes, pour faire en sorte que ses décisions soient les bonnes et soient suivies d’effet, il faut qu’il donne l’exemple en étant rigoureux avec lui-même et avec les autres. Il est donc très difficile de gérer un peuple (particulièrement celui d’Israel, qui a eu très peu de chefs véritables dans son histoire) et cette exigence de la Thora remonte à Moché Rabbénou qui a été « le » chef exemplaire, qui a donné sa vie pour le peuple d’Israel . Ainsi ont été, tout au long de notre histoire les grands rabbanim qui ont éduqué le peuple, l’ont dirigé, lui ont montré la direction à suivre et qui, surtout, étaient prêts à tous les sacrifices de façon désintéressée. Même s’il y a très peu d’exemples, on ne baisse pas l’idéal, on ne renonce pas. Si l’on était prêt à revoir notre idéal à la baisse, le peuple d’Israel ne serait pas ce qu’il est. Rester Israel c’est rester égal à soi-même, être le peuple de l’exigence à tout prix, vouloir être fier de nos sages, de nos maîtres et de nos chefs. Cela continuera ainsi jusqu’à la fin des temps, jusqu’à ce que vienne celui que l’on appelle « Mashiah » qui sera un exemple pour les nations et qui réussira à entraîner le peuple d’Israel. Il le fera de façon désintéressée, qui n’attend rien et qui donne tout. Dans ces conditions là il sera véritablement le chef de la fin des temps que notre peuple attend et dont le monde tout entier bénéficiera. Voilà donc un programme très sérieux, très riche, que j’espère nous aurons le bonheur de vivre ensemble. Chabat chalom ! Pour la réfoua chelema de Esther bat Aicha, Jonathan Ben Sonia Acco, vekol Holé amo Israel.
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(un Collel à temps plein et un Collel à mi-temps)