Durant les 6 chabatot qui séparent PessaH de Chavouot, nous lisons un passage du Talmud, les Pirke Avot (Maxime des Pères). On y trouve une foule d’enseignements.
L’un d’entre eux dit « Celui qui multiplie la tsédaka / charité, multiplie la paix » (Avot 2 ;7) comme il est dit « L’œuvre de la tsédaka sera la paix » (Isaïe Chap. 32).
Je voudrais l’illustrer par un récit qui s’est déroulé à Jérusalem, avant la Guerre des six jours. Les arabes vivaient alors très proches du quartier de Méa Chéarim, qui fut toujours juif. Les familles juives étaient malheureusement très souvent victimes d’agressions…
Un jour, un monsieur très riche et très généreux, Mr Orenstein, vit un juif démuni. Ce dernier lui expliqua qu’il mariait bientôt sa fille et qu’il n’en avait pas les moyens… Mr Orenstein lui demanda le prix du mariage, puis lui en paya l’intégralité.
Le papa, comblé de bonheur, ne savait plus où se mettre… Mr Orenstein ne lui demanda qu’une seule faveur : pouvoir être présent à la cérémonie.
Les mois passèrent et le jour du mariage, sous la Houpa (dais nuptial), le père réalisa qu’il avait oublié d’inviter son généreux bienfaiteur. Ne sachant plus quoi faire, il demanda la parole et raconta son histoire en expliquant qu’il a oublié d’inviter celui à qui il devait tout. Les invités étaient très émus et ils proposèrent d’aller l’inviter tous ensemble.
La foule des invités, avec le Hatan et la Kala, orchestre en tête, se dirigèrent vers la maison du bienfaiteur.
A ce moment là, Mr Orenstein et son épouse venaient d’être agressés par des hommes peu scrupuleux qui habitaient dans le coin. Ils étaient ligotés et les hommes leur demandaient de l’argent. Le couple leur avait remis des bijoux et de l’argent mais les agresseurs étaient prêts à les torturer pour avoir l’intégralité de leurs biens. A ce moment là, ils entendirent de l’extérieur le cortège du mariage arriver, avec tout le groupe des invités et l’orchestre qui jouait. En panique, les agresseurs se sauvèrent en courant. Cette famille n’eu rien eu comme autre dégât.
Aujourd’hui encore, à Jérusalem, il existe un quartier de Méa Chéarim qui s’appelle Beth Orenstein (la maison des Orenstein) en souvenir de cet homme généreux qui n’hésitait pas à aider les autres.
En racontant cette petite histoire, j’ai voulu illustrer l’enseignement de nos maîtres qui disent que la tsedaka mène au chalom. Cette paix, on ne sait pas pour qui elle sera… Pour quelqu’un dans le monde ? Pour nous ?
Indéniablement, la paix se répand grâce à la tsédaka.
Parfois en regardant Israel, nous sommes un peu pessimiste, on se demande jusqu’à quand les problèmes vont continuer. Israel a réussi à se défendre et à gagner les guerres mais ça n’a pas servi à grand chose… Quand aurons-nous la paix ? La réponse est magnifique : lorsque nous ferons tous de la tsedaka. Quand nous faisons un geste de générosité, nous comblons de bonheur celui qui reçoit et l’Eternel est fier de nous car il demande depuis toujours que nous soyons solidaires. Grâce à cela, la paix se répand.
Comme le thème associé au chabat est le chalom, que ce chabat apporte à chacun d’entre vous et à toute la communauté juive dans le monde un véritable chalom.
Chabat chalom à tous.