Comme source d’inspiration, j’ai extrait de notre lecture hebdomadaire extrêmement riche, un verset qui nous parle d’une mitsva bien connue mais très rarement pratiquée : « lorsque tu trouveras sur ta route un nid d’oiseaux et que tu t’aperçois que la mère couvre les oisillons qui se trouvent dans le nid, tu chasseras la mère et tu prendras les oisillons » et la Torah d’ajouter « afin que tes jours se prolongent sur la terre » (Devarim 22, 6).
Cette mitsva qui parait très simple (faire un simple geste pour chasser un oiseau et ramasser les oisillons), est récompensée par la Torah de façon anormalement élevée ! Il s’agit par exemple de la même récompense que celle octroyée pour le respect des parents.
Comme il est difficile d’accomplir ce dernier commandement… Il est valable toute notre vie : notre vie, pas la leur ! En effet, même après le décès de nos parents, nous avons le devoir de respecter leur mémoire, d’entretenir leur sépulture, de veiller a leur réputation, s’il le faut même de payer des dettes qu’ils auraient laissé…
C’est donc une mitsva très longue, très difficile et pour laquelle la torah donne strictement la même récompense.
Comment comprendre cela, alors qu’un texte du Talmud (guémara Houline) nous dit qu’un jour un homme a répondu à l’injonction de son père qui lui demanda d’aller dans la forêt pour accomplir cette mitsva. Ce monsieur y voit un nid d’oiseau, grimpe sur l’arbre, tombe et malheureusement se tue.
Comment cela se fait-il ? Un homme accomplit les 2 mitsvoth pour lesquelles la Torah promet la longévité et meurt ?
La guemara dira à cette occasion : c’est pour nous montrer que la Torah n’évoquait pas de récompense pour ce monde ci. Il n’y a jamais de salaire pour les mitsvoth dans ce monde mais pour le monde éternel, le Olam Aba.
Cette manière désintéressée de concevoir l’accomplissement des mitsvoth est extrêmement importante à rappeler dans un monde au sein duquel on fait tout « donnant-donnant ». Dans notre civilisation contemporaine, l’intérêt est le moteur de la plupart des actions humaines. Qu’il s’agisse d’un intérêt matériel ou que l’on dira spirituel. En effet, même s’il ne s’agit pas de gagner de l’argent mais du simple fait que l’on dise de moi : « regardez comme ce monsieur est bien ! Comme il est sage etc » : ceci est déjà une récompense !
La Torah veut nous apprendre que l’homme doit chercher dans ce monde à accomplir les mitsvoth de façon totalement désintéressée. Cette force là, il l’a en lui, puisque la torah a donné 2 extrêmes : la mitsva la plus facile, la plus ponctuelle (chasser la maman et récupérer les oisillons) et la plus longue et la plus difficile (honorer ses parents), qui sont toutes deux récompensées de la même façon.
Cet enseignement constitue, je crois, une première préparation pour les « Yamim Noraim » qui approchent. Ce mois de Elloul, mois de la mise au point de nos vies personnelles, mois de l’introspection… vient pour permettre d’avancer encore et toujours ! En rappelant que celui qui ne monte pas est condamné à redescendre. Ce n’est pas le moment de craquer !
Elloul est le mois de la motivation.
Celle que nous avons essayé par ces quelques mots de vous rappeler aujourd’hui.
Chabat chalom !