Aujourd’hui, un événement du calendrier hébraïque retient notre attention. Il s’agit d’un événement peu connu…C’est bien dommage car il est porteur d’un enseignement important.
Dans la tradition juive, le 14 Iyar est appelé Pessa’h Chéni, le Second Pessa’h. Il vient rappeler un épisode unique de l’histoire des Enfants d’Israël dans le désert. Certains d’entre eux, impurs, n’avaient pu consommer le sacrifice pascal en son temps, le 14 Nissan. Ils avaient alors ressenti une profonde frustration et avaient interrogé Moché Rabbénou en lui disant : « Pourquoi serions-nous privés, de par notre impureté, de ce sacrifice pascal ? ». Moché a alors justifié leur requête et leur a permis de se livrer à ce sacrifice, un mois plus tard, le 14 Iyar.
Pourtant, on peut légitimement s’interroger quant à la réponse de Moché. En effet, l’un des principes connus dans la tradition juive est : « Avar Zmano, Batel Korbano » (Si le temps du sacrifice est passé, ce sacrifice ne peut être offert… et cette Mitsva est perdue). Pourquoi donc la Thora a-t-elle tenu à offrir une « seconde chance » à ces Enfants d’Israël ?
La raison est explicitée par nos sages.
On nous enseigne que celui qui n’a pas pu réaliser le Sacrifice pascal est puni de retranchement (Karèt). Étant terrorisés à l’idée de se voir ainsi condamnés, les Enfants d’Israël ont exigé cette session de rattrapage et l’ont obtenue. Cela signifie que la Torah prend en compte l’état d’esprit dans lequel se trouve un Juif qui a été privé, bien malgré lui, de faire une Mitsva.
Il s’avère que ce jour là, le 14 Iyar, marque également un second événement historique : la mort de rabbi Méïr Baal Haness, l’un des plus célèbres Tanaïm de notre peuple. Ce grand maître avait été condamné à mort par les Romains mais il a échappé plus d’une fois miraculeusement (d’où son nom), à leur sentence. Rabbi Méïr était très proche du peuple d’Israël; à tel point qu’il aurait demandé à être enterré debout afin qu’il puisse veiller sur le Am Israël. Il y a donc un attachement très fort, et très profond entre le peuple juif et cette grande figure. La tradition nous indique d’ailleurs que celui qui implore « le D.ieu de Rabbi Méïr » est exaucé. Cette référence à rabbi Méïr est particulièrement importante parce qu’elle prouve à quel point le peuple juif est attaché à ses rabbanim et que sa confiance en D.ieu passe par la confiance qu’il accorde à ses maîtres. Leur accorder ce pouvoir spirituel, c’est réaffirmer notre confiance en D.ieu. C’est la preuve que quelques mots peuvent sauver des vies.
C’est donc l’occasion pour moi de répéter et de vous demander de répéter, à l’occasion de la hiloula de Rabbi Méïr, cette phrase : « Elaha Dérabbi Méïr Anéni », « D.ieu de rabbi Méïr, réponds-moi ».
Chavoua tov !