Avant-propos (suite) :
Si les transgressions entraînant le prolongement de notre exil sont nombreuses, la faute de lachon haRa les dépasse toutes, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que c’est celle qui constitue la cause principale de l’exil. Et tant que ce mal n’a pas été éradiqué, comment notre délivrance serait-elle possible ?!
De plus, le décret de notre exil a déjà été prononcé à l’occasion de la faute des explorateurs [qui ont dénigré la terre d’Israël], comme cela est enseigné dans les Psaumes (106, 26-27) : « Ils ont murmuré dans leurs tentes… et Il [Hachem] a levé la main contre eux pour les faire succomber dans le désert »… Nous sommes donc forcés de réparer cette faute avant la guéoula (la délivrance finale).
C’est encore cette faute qui provoqua la dureté de notre exil en Egypte… C’est elle qui se trouve à l’origine du retrait de la Présence divine (Chékhina) du sein du peuple Israël, comme cela est enseigné dans le Midrach Raba (Devarim 6, 14). Et, qui empêche la venue de notre Rédempteur, comme il est dit dans un verset de la Paracha « Zot haBerakha » : « Ainsi devient-il le roi de Yéchouroun, les chefs du peuple étant réunis, les tribus d’Israël unanimes ». Car, explique Rachi, quand Yéchouroun aura-t-il son roi [sous-entendu : son messie] ? Lorsque les chefs du peuple seront réunis, et que les tribus d’Israël seront unanimes. C’est-à-dire, lorsque le peuple sera uni et qu’il ne formera plus des clans à cause du lachon haRa.
Comment donc pourrions-nous bénéficier de la bénédiction du Tout-puissant tant que nous gardons la mauvaise habitude de proférer du lachon haRa ? Une faute à propos de laquelle la Torah emploie le terme de malédiction – comme il est dit : « Maudit celui qui frappe son prochain en cachette » (Devarim 27, 24) – et au sujet de laquelle le Traité talmudique Erkhin (p.15/b) enseigne que celui qui profère du lachon haRa est considéré comme un renégat (kofer béIkar), ‘has véChalom.